A la recherche du temps perdu apparaît, à bien des égards, comme la quête d'un homme qui sait qu'il a brûlé ses vaisseaux mais rêve, tout de même, d'une Ithaque retrouvée. La nécessité d'interpréter se garde de toute prétention à la peinture d'un destin dont le biographe connaîtrait tout. Il s'agit de montrer la vie de Marcel Proust dans ses énigmes et ses absences. La documentation rassemblée comporte des éléments inédits, provenant d'archives particulières et d'entretiens, et se fonde sur les travaux les plus récents de la recherche proustienne.
Selon l'auteur, les actes cruels sont souvent considérés comme une passion inexplicable. Pour Platon, ils relèvent du sophisme et de la barbarie, exclus du sens commun. Plus tard, Thomas d'Aquin les associe à la bestialité, fruit de l'inconscience humaine. Montaigne, dans un siècle de tueries dues aux guerres de religion, propose la première analyse en évoquant "l'extrême de tous les vices".